Fié gris

Le Poitou, où il est connu sous le nom de Surin, et le sud ouest, où il apparaît sous le nom de sauvignon rose, se disputent la paternité du Fié gris (ou encore Fié rose). C’est du moins le nom qu’on lui reconnaît dans le Pays de la Loire. Beaucoup de noms pour un cépage qui a frôlé la disparition au début du XXème siècle !

Victime du phylloxéra, il a presque partout été remplacé par le sauvignon blanc, aux qualités organoleptiques assez semblables, mais plus facile à vinifier. Rabelais pourtant le citait dans Pantagruel parmi les raisins de Touraine !

@lanouvellerepublique.fr

C’est grâce à quelques vignerons passionnés que le Fié gris a survécu. Réduit à une dizaine d’hectares en 1958, il est aujourd’hui planté sur plus de 600 hectares en France. Principalement dans le Poitou, la vallée de la Loire, et le sud ouest. Mais aussi dans un petit village réfractaire à la domination du Chardonnay en Bourgogne : Saint-Bris-le-Vineux dans l’Yonne.

C’est à l’occasion d’un dîner Aux Climats, ce très beau restaurant parisien qui revendique la plus grande cave de vins de Bourgogne de la capitale que j’ai découvert ce cépage.

Issu d’une mutation naturelle du sauvignon blanc, le fié gris présente des qualités qui lui sont proches. Leurs baies sont pourtant très différentes : vert clair pour le sauvignon blanc, elles passent au rose pâle pour le fié gris.

Les deux présentes des caractéristiques proches :

  • une bonne acidité qui permet de vinifier des vins blancs secs et vifs
  • des arômes végétaux (buis), floraux (herbacé) et fruités (agrumes)

Le fié gris présente néanmoins une sensibilité à la pourriture noble, qui en fait un candidat de choix pour vinifier des vins liquoreux. Il a longtemps été le cépage de référence dans le Sauternais pour cette raison !