La viticulture bio revendique une production durable de produits sains. On retrouve pourtant dans les vins bios des traces produits polluant comme le cuivre, ou présentant un risque pour la santé comme les sulfites. Comment expliquer ce paradoxe ?
Les cahiers des charges de l’agriculture biologique interdisent l’utilisation de produits chimiques dits « de synthèse ». Dans le cas de la production de vin, les dĂ©sherbants chimiques sont ainsi interdits. Mais les produits chimiques « naturels », c’est Ă dire ceux qui existent comme tels Ă l’Ă©tat naturel, sont autorisĂ©s. C’est le cas du sulfate de cuivre et des sulfites. Ce sont en effet des minerais (pour le cuivre) ou des dĂ©rivĂ©s naturels de minerais (pour les sulfites), qui sont Ă ce titre autorisĂ©s par les normes bio.
Le sulfate de cuivre, nécessaire à la protection de la vigne contre le mildiou
Le mildiou est une maladie de la plante causée par un champignon. Il s’attaque durement à la vigne mais également aux plants de tomates et de pommes de terre. Le mildiou se manifeste par des tâches sur le feuillage et apprécie particulièrement l’humidité pour se propager.
La bouillie bordelaise est le seul traitement préventif anti-mildiou autorisé en viticulture bio. Ce mélange d’eau, de sulfate de cuivre et de chaux se présente sous la forme d’une bouillie bleue à pulvériser sur les feuilles des vignes à intervalles réguliers entre le printemps et l’automne.
Son principal inconvénient est qu’il ne résiste pas à la pluie. Lessivée à la moindre averse, la bouillie bordelaise doit être pulvérisée après chaque pluie. En agriculture conventionnelle ou raisonnée, les viticulteurs peuvent utiliser des pesticides pour lutter contre le mildiou. Plus polluants pour les sols, ces pesticides présentent néanmoins l’avantage de résister à la pluie.
On comprend alors le dilemme : au cours d’une année à pluviométrie normale, un vigneron non-bio va passer dans ses vignes 8 fois pour les traiter à base de pesticides, là où le vigneron bio va passer une douzaine de fois pour traiter à base de bouillie bordelaise.  De ce point de vue, le bilan carbone et la protection de la nappe phréatique ne sont pas forcément gagnants en viticulture biologique !
Les sulfites, nécessaires à la conservation du vin
Les sulfites sont des dĂ©rivĂ©s du souffre qui jouent un rĂ´le majeur dans l’élaboration et la conservation du vin. Ils se retrouvent dans le vin par un effet naturel d’une part: les levures produisent des sulfites au cours du processus de fermentation alcoolique. Mais Ă©galement par ajout manuel du vigneron Ă diffĂ©rentes Ă©tapes de la vinification pour jouer un rĂ´le de conservateur et d’antioxydant.
Les sulfites sont d’abord utilisés pour stopper la fermentation du vin. Le rôle des sulfites, qu’ils soient produits naturellement ou ajoutés manuellement par le vigneron, est d’éliminer les levures et bactéries qui catalysent la fermentation. Le vigneron va ainsi pouvoir stabiliser son vin et éviter toute éventuelle reprise de la fermentation.
Les sulfites vont ensuite être utilisés tout au long de la vinification en tant qu’antioxydant pour protéger le vin contre le processus normal d’oxydation au contact de l’air. En effet, laissé ainsi au contact de l’air sans protection, le vin se transformerait rapidement en vinaigre en quelques semaines. Pour le vigneron, il n’existe que deux solutions : priver le moût et le vin de contact avec l’air, ce qui présente concrètement beaucoup de contraintes, ou ajouter des sulfites pour protéger son vin.
Dans les faits, on constate que les vignerons travaillent sur les deux tableaux : la minimisation des contacts entre le vin et l’air va leur permettre de minimiser l’ajout de sulfites.
Les « vins naturels », des essais de vins sans sulfites
On observe qu’un petit nombre de vignerons s’attachent Ă n’ajouter aucun sulfite dans leur vin, en prenant le risque que leurs vins vieillissent mal. C’est ce qu’on appelle les vins naturels. Si cette approche peut s’avĂ©rer une rĂ©ussite dans le cas des vins rouges, dans lesquels les tanins contenus dans la peau et la rafle du raisin jouent le rĂ´le d’antioxydants naturels, elle n’est aujourd’hui pas adaptĂ©e aux vins blancs qui ne contiennent pas de tanins. Pour les vins blancs liquoreux en particulier, l’ajout de sulfite est obligatoire pour stopper la fermentation avant la consommation de tout le sucre rĂ©siduel.
L’absence de sulfite n’est pas une obligation pour les vins bios. La seule diffĂ©rence des vins respectant le cahier des charges de l’agriculture biologique est que les limites autorisĂ©es de souffre rĂ©siduel dans le vin sont plus contraignantes que la limite lĂ©gale (voir encart ci-dessous).
Si on sait aujourd’hui que certaines personnes peuvent présenter des intolérances aux sulfites, la rumeur selon laquelle les sulfites provoqueraient des maux de crâne n’est pas avérée ! Pour ça, il faut plutôt aller chercher du côté de la quantité de vin consommé :).
Quelques chiffres:1 – Les teneurs en souffre maximales autorisĂ©es sont de 150 mg/L pour les vins rouges (100 mg/L pour les vins rouges bios), 200 mg/L pour les vins blancs secs et rosĂ©s (150 mg/L pour les vins bios), jusqu’Ă 400 mg/L pour les vins blancs liquoreux, en fonction de l’appellation (30 mg/L de moins que la rĂ©glementation officielle pour les vins liquoreux bios). 2 – Les levures de fermentation produisent de 5 mg/L Ă 30 mg/L de SO2 (souffre) 3 – La mention lĂ©gale « Contient des sulfites » doit obligatoirement ĂŞtre affichĂ©e sur l’Ă©tiquette dès lors que le vin contient plus de 10 mg/L de SO2 On peut donc trouver certains vins sans sulfites ajoutĂ©s portant la mention « Contient des sulfites » ! |



ça file mal à la tête cet article
Le soufre, pas le souffre…
Et oui il faut soufrir !
Vous ĂŞtes mal informĂ©. Une once de sulfite suffit chez moi Ă me dĂ©clencher un violent mal de tĂŞte. IL y a des annĂ©es que j’ai dĂ» renoncer Ă une goutte de vin !
Les vins sans sulfites ajoutés sont des vins biodynamiques appelés aussi vins nature car ils contiennent un taux de sulfites très bas du fait que le soufre est apparaît naturellement lors de la fermentation. Les sulfites sont responsables en grande partie des maux de tête suite à la dégustation de vin.
Pourquoi dites vous que les pesticides utilisĂ©s en agriculture conventionnelle ou raisonnĂ©e pour lutter contre le mildiou sont plus polluants pour les sols ?? Il est difficile d’ĂŞtre plus polluant que le sulfate de cuivre, qui reste le seul pesticide non biodĂ©gradable encore utilisĂ©….
Entièrement d’accord, c’est du pipo pour bobos de croire que la bouillie est bio…
Le mildiou sécrété par un puceron ? Développez svp ?
C’est corrigĂ©
Disons plutĂ´t que le sulfite permet une vinification de fainĂ©ant, combien de fois j’ai vu mon grand-daron faire le tour des fĂ»ts goĂ»ter le vin, sortir la mĂŞche de sa poche, y mettre le feu et boucher le tonneau avec le truc enflammĂ© qui s’Ă©teint par manque d’oxygène, le gaz sulfureux s’occupant de stopper la fermentation.
Le dit gaz disparait Ă la mise en bouteille et son ouverture et ne s’en va perturber vos boyaux.
:«Il s’en foutent maintenant, un coup de « jaja » et hop plus rien Ă faire, si les clients tombent malades pas leur problème» disais le grand-daron Ă table.
Mais entre un saint Lambert liquoreux d’une grande annĂ©e de 20 ans d’Ă ge sans relents de sulfites, plus personne ne connaĂ®tra un si divin breuvage.
Faut pas se plaindre ils arrivent Ă en mettre dans le champagne (?), le cidre et mĂŞme le vinaigre, une passion mortifère, il n’y a que la bière qui rĂ©siste!
Alors le co2 du champagnen du cidre ? naturel ou Air Liquide en bonbonne de 120l?
Mon cidre à moi, il est sauvage, pas domestiqué et explose les bouteilles, sulfite connais-pas