Le vin entube

Vous le savez, chez vinsdumonde.blog, nous sommes plutôt partants pour toute innovation dans le monde du vin, quite à choquer parfois. En voila une que nous ne soutenons pas.

De passage au bon marché, je suis tombé sur une nouvelle marque qui propose des échantillons de 100ml de vin. Piqué par la curiosité, je repars satisfait avec un échantillon du château Coutet en Saint-Emilion grand cru 2014.

Avant de me poser la question de savoir à qui s’adresse ce produit, et pour quel usage il est destiné, j’ai sorti Vivino et la calculette. D’après Vivino, une bouteille du Château Coutet 2014 coûterait 35€. Mon échantillon à 10€ est donc plus de deux fois plus cher, à volume égal, que la bouteille dont il est extrait. Mon à priori était fait : c’était trop cher payé. Encore un concept marketing foireux qui se moque de nous !

Un échantillon de 100ml de vin en tube

Et puis j’ai réfléchi. C’est vrai qu’avant d’investir dans une bouteille 35€, je n’ai rien contre la tester à moindre coup. Et puis certaines personnes vivant seules n’ayant pas la descente justifiant l’achat d’une bouteille pourraient y voir un intérêt, n’est-ce pas ? Et quand on y pense, au lieu d’ouvrir une bouteille de vin en espérant qu’elle contente les 4 convives autour de la table, pourquoi ne pas proposer 4 échantillons de vins différents, dont on sait qu’ils plairont à nos invités ? Après tout, il faut faire un effort d’imagination pour inventer les modes de consommation de demain. Nos enfants ne boiront pas leur vin de la même façon que nous !  On tiendrait là un canal de distribution nouveau pour des gens nouveaux. Et c’est finalement bien naturel que le producteur d’échantillons se réserve une petite marge en plus de celle du vigneron. N’est-ce pas ?

Et puis j’ai à nouveau réfléchi. Deux fois le prix, ca reste deux fois trop cher. Car ouvrir une bouteille de vin, c’est prendre le risque de se laisser charmer. C’est tenter une petite aventure. Et renoncer à cette aventure pour quelques euros, c’est faire le choix timoré de ne pas donner sa chance au vin, dans toute sa complexité. Et puis qui peut véritablement juger de la qualité d’un vin après un verre ? Le premier verre amène la légèreté qui permet au dégustateur de se faire une meilleure idée de la qualité du deuxième verre. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il finisse par l’apprécier !

Voila en tout cas, quelle était l’humeur du jour.

Classé dans: Coups de cœur, Technologie

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A propos de François Potevin

François Potevin Francois est d'origine cognacaise et d'influence bordelaise. Elevé dans les vignes et les odeurs de distillation, il est tombé dans la marmitte de merlot à l'adolescence.

Jusque là, il y a 3 commentaires

Matthieu

Bonjour,
Je ne connaissais pas l’existence de ces tubes… L’idée marketing n’est pas mauvaise mais le prix de vente est démesuré. Comme vous l’avez dit dans l’article, cela peut être un nouveau mode de consommation. Malheureusement, certaines inventions ne peuvent pas marcher si elles sont mal positionnées. Ici, c’est le cas ! L’autre question à ce poser est le coût « de revient » d’un tel conditionnement.. C’est dommage, je pense que cela aurait pu être une bonne idée si le prix était adapté. Par exemple, un prix à peine plus cher que celui de la bouteille (à volume égal) serait certainement plus attrayant.

L’innovation marketing mis de côté, je suis d’accord avec vous et on doit prendre le temps d’apprécier le vin. Et si on pense au cas où le vin n’est pas à bonne température ou à vin rouge rouge ayant besoin de plus d’oxygénation, cela serait dommage de ne pas apprécier le vin car nous avons pas pu profiter pleinement de ses arômes… Ainsi, le second verre est toujours intéressant.

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