Quel vin boire à l’apéritif ?

Universel, convivial, fédérateur, raffiné, partagé … tous ces termes pourraient qualifier aussi bien l’apéritif que le vin qui l’accompagne.

L’apéritif est une tradition multiséculaire qui s’adapte à son époque. J’en veux pour preuve l’apparition et le succès des apéros virtuels, quelques jours à peine après le début du confinement pour cause de Covid19.

Connaissez-vous l’origine de l’apéritif ?

Ethymologiquement, le terme apéritif vient du latin « apertivus », dérivé du verbe « aperire » qui signifie « ouvrir ». Ouvrir l’appétit ? Non, cet usage n’est apparu que très récemment. Il s’agissait à l’époque d’ouvrir les « voies naturelles ». Pores, vaisseaux, canalisations en tous genres.

L’apéritif est en effet historiquement un concept médicinal. Les romains, puis les seigneurs médiévaux consommaient volontiers des décoctions alcoolisées de plantes avant le dîner pour faciliter la digestion. En d’autres termes, l’apéritif n’était rien d’autre qu’un laxatif.

Ce n’est véritablement qu’après la seconde guerre mondiale que l’apéritif se démocratise en France sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Je précise « en France », car le concept d’apéro est très franco-français. Nos voisins européens nous l’envient mais ne le pratiquent pas !

L’histoire n’étant pas notre métier, cette petite introduction anthropologique de l’apéritif mérite de citer sa source : cet article raconte de manière sérieuse et ludique la véritable histoire de l’apéro !

Autant de choix de vins qu’il y a d’apéritif ?

De nos jours, l’apéritif est rentré dans notre logiciel collectif comme un moment convivial, destiné à préparer notre palais à l’approche du repas.

Dans une première réflexion sur la stratégie à adopter pour associer vin et apéritif, nous avions conclu que, « pour activer les papilles sans les anesthésier, il s’agit de proposer des vins ouverts et frais, avant la montée en puissance des vins qui accompagneront le repas. » Vinsdumonde.blog

En y réfléchissant, nous nous sommes rendu compte qu’il existe à peu près autant d’apéritifs que de vins sur terre.

Votre apéritif doit-il se tenir à l’intérieur ou au soleil ? Prévoyez-vous une collation assise ou un buffet debout ? Opterez-vous pour le classique saucisson/chips ou prévoyez-vous quelque chose de plus sophistiqué ? Léger ou gras ? Chaud ou froid ? …

Autant de questions qui conduiront à des choix de vins différents !

L’autre difficulté est qu’un apéritif est servi avec une multitude de petits mets aux caractéristiques gustatives variées. Crudités, fromages à pâte dure ou molle, grignotages salés ou gras, tapas chaudes ou crémeuses… si nous devions boire un vin adapté à chacun de ces plats, nous n’atteindrions jamais le repas !

Comment ne pas se louper ?

Un problème compliqué n’étant qu’une juxtaposition de problèmes plus simples, il convient d’alléger notre équation. Commençons par quelques règles de base :

  • Règle n°1 : évitons les grands crus. Le concept d’apéritif léger destiné à éveiller les papilles ne permet pas de le savourer à sa juste valeur,
  • Règle n°2 : oublions les vins moelleux trop sucrés, ils sont davantage adaptés aux desserts et risquent d’anesthésier nos papilles plutôt que de les éveiller,
  • Règle n°3 : ne nous laissons pas tenter par des vins rouges taniques, ils ne permettent pas d’être appréciés à jeun. Ils ont besoin d’accompagner plats goûtus pour que les tanins s’y accrochent.

Une fois qu’on a dit ça, on peut passer aux choses sérieuses 😉

Les valeurs sûres pour l’apéro

Pour satisfaire la diversité des situations et des plats servis à l’apéritif, il convient d’opter pour un vin caméléon.

La simplicité d’un vin blanc frais

Un vin blanc vif, tendu par un bon niveau d’acidité, permet de stimuler les papilles et s’associe relativement bien avec tout type de mets. Pas besoin d’une complexité aromatique particulièrement élevée à ce stade, gardons ça pour le repas. Un riesling allemand ou alsacien fera parfaitement l’affaire. Un sauvignon blanc néo-zélandais peut constituer une alternative qui emportera à coup sûr l’unanimité !

Pour les apéritifs les plus hauts de gamme, il est permis de sortir des sentiers battus avec un verre de Viognier. Ce cépage de l’appellation Condrieu est particulièrement parfumé et gras. Il enchantera vos convives en ouverture de bal, à moins que vous ne préfériez le garder pour le repas.

Les bulles, un choix qui donne le change

Faire le choix du Champagne à l’apéritif, c’est une façon d’éviter le débat sur l’accord met-vin idéal. Et pour cause, le Champagne donnera satisfaction pour deux raisons :

  • C’est un vin blanc vif dont la sensation de fraîcheur est renforcée par l’effet des bulles en bouche.
  • C’est un vin dont l’image fait l’unanimité, sa dimension sociale l’emportera même auprès des plus réticents

Si vous souhaitez opter pour les bulles sans l’effet bling-bling, dégotez-vous un crémant de Bourgogne ou d’Alsace, un cava espagnol, ou un prosecco italien !

S’il fallait un vin rouge, ce serait celui-là

L’enjeu derrière le choix d’un vin rouge pour accompagner l’apéritif est d’en choisir un qui réveille les papilles sans les agresser, et laisse de la place à une montée en puissance au cours du repas.

Il ne faut pas le choisir trop puissant ni trop tanique car il agresserait le palais à jeun. Il ne faut pas le choisir trop complexe car un palais non éveillé ne saurait en apprécier toutes les nuances.

Notre conseil est donc de s’orienter vers des vins rouges tout en rondeur, simples, sur le fruit. Et de les associer à des fromages à pâte dure et des charcuteries.

Optez pour un Beaujolais Village ou d’appellation, vous ne serez pas déçus : Régnié, Morgon, Chiroubles, ou encore Brouilly. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle les « vins des copains » !

Le rosé pour l’été

Sur vinsdumonde.blog, nous ne sommes pas de grands fans des vins rosés. Je trouve personnellement qu’ils ne développent ni la complexité aromatique des cépages rouges à partir desquels ils sont vinifiés, ni celle des vins blancs auxquels ils ont tendance à se substituer.

Mais s’il est bien un domaine dans lequel la fraicheur des rosés est adaptée, ce sont les apéros. Les apéros extérieurs, d’été, de bord de mer et de campagne. De retour en ville et en hiver, leur effet magique disparaît et ils déçoivent.

Dans le cadre d’apéritifs estivaux, vous pouvez pousser le concept un cran plus loin avec le cocktail « rosé-pamplemousse ». Attention, la douceur du pamplemousse rend ce cocktail piégeux. A consommer avec modération !

Le vin muté, un digestif plutôt qu’un apéritif

Les vins mutés portugais sont consommés en digestif un peu partout dans le monde. Ils sont également appréciés pour accompagner un plat de fromage ou encore un morceau de chocolat en fin de repas.

En France, il est de coutume de déguster un verre de Porto à l’apéritif. Ce sont pourtant des vins fortifiés, puissants et doux, dont l’association avec des plats d’apéritif n’est pas évidente. Il est néanmoins toujours agréable de boire un verre de Porto avant le repas accompagné de quelques amandes ou de quelques noix pour se mettre en appétit.

Jusque là, il y a 5 commentaires

Reginald le grand

Et le kir (royal), c’est pas un apéro ? Ou le prosecco crodino ?

Réponse
Lisa.bolice

Merci pour les idées !

Pour ma part, ma dernière trouvaille lors de ma visite bordelaise est ce caviste jean merlaut

À très vite 

Lisa

À très vite 

Lisa

Réponse

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