L’intelligence artificielle au service du vin

L’intelligence artificielle (IA) est le sujet high-tech trendy du moment. Croissance des capacités de calcul et explosion des données structurées ont créé les conditions du renouveau de l’IA.

L’intelligence artificielle, c’est quoi au juste ? On peut la définir comme la capacité des ordinateurs à résoudre des problèmes du niveau de ceux que résout le cerveau humain. Tenir une conversation, reconnaître une voix, jouer aux échecs sont autant d’exemples concrets de situations que sait gérer aujourd’hui une intelligence artificielle. Une discipline complexe et ramifiée qui touche à l’informatique, aux mathématiques, à l’algorithmique et aux sciences cognitives. Mais le principe est simple, c’est le même que pour le cerveau humain : la machine déroule une logique (l’algorithme) et gagne en expérience en apprenant à partir de cas existants (les données).

Cette IA fait peur ! Car si les machines sont aujourd’hui capables de rivaliser avec les cerveaux humains, qu’est ce qui les empêcheraient dans un future proche de prendre le dessus ?

L’objet de cet article n’est pas de nous effrayer, mais de montrer que l’IA, avant d’être une menace, est une innovation positive au service de l’humain. Récemment, le rapport Villani a identifié 4 champs d’application prioritaires pour l’IA : la santé, les transports, l’environnement et la défense. Il en est en fait un cinquième, plus discret, plus traditionnel, mais d’autant plus passionnant : le vin.

L’IA au service du vignoble

Pas besoin d’aller dans le chai ou chez le caviste pour trouver les premières applications basées sur l’IA. La technologie a trouvé sa place en amont, dans la vigne, pour aider le vigneron dans son travail agricole !

Chouette. C’est le nom d’une startup qui a développé un drone destiné à la surveillance des vignes. Son objectif ? Prévenir l’apparition de maladies, anticiper les effets du gel ou mesurer la santé de la vigne. Pas besoin de le télécommander, le drone connaît la parcelle qui lui a été configurée et s’oriente tout seul. Jusque-là, pas d’intelligence artificielle, allez-vous me dire. Celle-ci intervient dans l’analyse des images prises par le drone. Grâce à un algorithme éduqué par un réseau de neurones sur la base de milliers de données existantes, le logiciel est capable d’identifier un pied manquant à replanter, une zone mal enherbée ou encore les prémices d’une attaque de mildiou !

 

La technologie d’IA s’appelle Gaïa : « Gaïa est capable de distinguer les formes, textures et couleurs des détails d’une image, à la manière d’un œil humain. Elle analyse les aspects de la vigne et détecte les symptômes de maladie. Une fois le drone connecté à sa station de charge, cette dernière récupère les images du vol et les envoie vers le cloud Chouette. Ces images sont ensuite analysées par Gaïa »

Son utilisation facilite le travail du vigneron et lui permet d’anticiper et donc de réduire ses traitements. Coup double pour l’environnement !

L’IA au service du choix du vin

Le choix d’une bouteille de vin dépend d’un grand nombre de variables :

  • Un vin pour quelle occasion ? : un dîner ? un apéro ? une soirée ?
  • Pour quel plat ? les accords mets-vins constituent un casse-tête pour les gastronomes
  • Pour quel cible ? jeune, âgé, expérimenté, homme, femme ?
  • Sans compter le contexte extérieur : la météo, l’humeur du jour et l’âge du capitaine.

Que ce soit au restaurant, chez le caviste ou dans la grande distribution, tous les sommeliers ne disposent pas de l’expérience, voire de la sagesse, nécessaire pour apporter la bonne réponse au consommateur désemparé. L’intelligence artificielle, elle, est capable d’acquérir cette expérience, pour peu que l’on sache « l’éduquer ».

C’est la mission que s’est donnée matcha.wine, une start-up de technologies de conseil dans le choix du vin, s’adressant aux différents types de distributeurs, qu’ils soient cavistes, restaurateurs, ou grossistes et même aux particuliers. Cette start-up à récemment rejoint Station F, l’incubateur créé par Xavier Niel pour accompagner ces projets innovants dans leur phase de lancement.

« Enchantez votre expérience vin avec notre intelligence artificielle »

Le secret d’une bonne « éducation » de l’algorithme d’IA se trouve dans la donnée. Pour pouvoir apprendre intelligemment, l’algorithme a besoin de milliers de cas mettant en jeu ces différentes variables afin de converger vers une vérité statistique. Plus il dispose de cas, mieux il apprendra et plus son résultat sera pertinent. On se rend compte à quel point cette donnée a de la valeur ! C’est le nerf de la guerre.

L’IA au service de la consommation du vin

Quand faut-il ouvrir une bouteille de vin pour le déguster à son apogée ? Qui n’a pas déjà été déçu par une bouteille conservée de longue date qui avait déjà perdu de sa superbe à son ouverture ? De nombreuses startup tentent de résoudre ce problème en utilisant diverses techniques. On a parlé de Coravin qui permet de tester un vin sans avoir à ouvrir la bouteille. Sublivin, quant à lui, cherche à estimer la date d’apogée d’un vin grâce à l’IA.

Pour cela, Sublivin récupère un grand nombre de paramètres qui ont une incidence sur le vieillissement du vin : millésime, cépage, terroir, appellation, et même son prix, la météo de son année sur son appellation et les notations des guides spécialisés ! L’algorithme d’intelligence artificielle fait jouer ses variables sur un grand nombre de vins dont les dates d’apogée sont connues afin de « s’éduquer », et de donner un résultat statistiquement optimal.

Si cette technique est belle, on peut se demander quel cas d’usage suffisamment concret peut la rendre utile ? C’est Viniday qui a trouvé la solution avec le concept de « trouver la bouteille de vin de l’année de naissance de votre enfant à déguster quand il aura 20 ans » !

 

L’IA au service de l’oenotourisme

Le chatbot de Vinotrip sur Facebook Messenger repose sur l’IA

Les chatbots constituent l’une des applications les plus concrètes de l’intelligence artificielle. Les chatbots, encore appelés « agents conversationnels » sont ses petits avatars qui répondent à vos questions sur les sites internet grands publics. Ce ne sont bien sûr pas de vrais humains derrière ces agents conversationnels, mais bien des algorithmes basés sur l’IA.

Appliqués à l’oenotourisme, ils permettent d’organiser des voyages dans l’univers du vin, à l’image de ce que fait Vinotrip.

Lancé sur Facebook Messenger, le chatbot vous interroge sur votre expérience dans le vin, vos goûts et votre style. Il compile l’ensemble de ses paramètres pour aller chercher dans sa base le voyage dont il pense qu’il vous convient le mieux.

Vous n’êtes pas satisfait de votre expérience Vinotrip ? Dîtes-le lui, et l’application apprendra de votre expérience pour améliorer sa logique.

Alors, considérez-vous toujours le vin comme un secteur vieillissant ? Je ne connais pas beaucoup d’industries traditionnelles qui ont su s’approprier les nouvelles technologies pour se réinventer avec autant de succès que celle du vin

N’hésitez pas à réagir à cet article sur twitter via le hashtag #vinnovation pour partager votre opinion et vos idées sur le concept d’IA appliquée au vin !

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